
« Non, je ne veux pas d’enfant aujourd’hui. »
Ai-je le droit de le dire ?
La famille idéale. Le nombre d’enfants désirés. 0, 1, 2, 5 ou 9. Là où vous avez envie d’arrêter, ou juste de faire une pause. Là où vous sentez que c’est bon, vous n’en accueillerez plus d’autres. Et que donc… il va bien falloir trouver une solution. Une durable, qui ne laisse peut-être plus de place à l’imprévu.
De cette non envie et de contraception, en parlez-vous facilement à vos amies ? Sans tabou ni anticipation ?
En en parlant au CAFÉminin, nous nous sommes rendu compte que cette liberté de parole n’était pas toujours de mise. Que nous craignions parfois d’aborder ce sujet. Peur de quoi ? D’être jugées ? De dévoiler une partie trop intime de notre vie ? D’exprimer clairement nos limites et nos envies ?
Ou simplement car c’est un non-sujet ? Tout le monde gère la contraception à sa manière, chacun chez soi et c’est très bien comme ça. Et puis, on nous en parle depuis les premiers cours d’éducation sexuelle au collège, c’est si banal. On connaît déjà tout. Pourquoi en rajouter une couche ?
Pourtant, tant de subtils paramètres entrent en compte. Notre rapport à la fertilité. Est-ce que je veux / je peux avoir des enfants ? Des rencontres médicales. Un gynécologue à l’écoute. Comment mon corps réagit-il ? Ai-je le droit de dire non, de vouloir autre chose ? Les mille et un aléas de la vie qui font que la contraception choisie n’est jamais définitive mais une constante adaptation, un dialogue permanent avec soi, ses envies, ses capacités et, sans moindre mesure, avec celui qui partage notre vie sexuelle.
Que la parole soit ouverte, car échanger et partager avec ses amies, quand on arrive à le faire sans jugement, c’est si riche d’enseignements.
« – Est-ce que tu as essayé ça ?
– J’ai une amie qui fait ça et qui est très satisfaite.
– Comment le gérez-vous à deux ?
– Mon gynéco m’a parlé de cette méthode. »
On croit à l’importance de créer un espace de parole libre pour avancer sur ces sujets qui nous incombent encore trop dans la sphère de l’intime. Parce que parler de contraception, c’est parler de la vie et de la famille que nous souhaitons. Et ce n’est pas anodin.