Les gens qui pinaillent avec la nourriture m’ont toujours semblé ennuyeux. Ceux qui proclament qu’ils sont végétariens, sans gluten et 100% bio. Peut-on d’ailleurs s’interroger sur ce besoin de dire « je SUIS végétarien » plutôt que « je MANGE végétarien » ?
Sommes-nous réellement ce que nous mangeons ? Pourquoi ce besoin de revendication ? Souhaitons-nous vraiment être plus conscients ou… juste différents ?
Non, vraiment, je trouvais qu’y donner tant d’importance était terriblement prosaïque. Et, la viande rouge, les avocats toute l’année, le fondant au chocolat autant que possible, y’a que ça de vrai, non ?
Puis, j’ai commencé cette formation à la nutrition… Parce untel m’a dit que depuis l’arrêt des produits laitiers, sa fille ne faisait plus d’otite ; qu’il n’avait plus de maux de ventre sans sucre raffiné ; et que, vraiment, quand tu regardes les serres du Sud de l’Espagne (seule construction humaine visible de l’espace), tu ne peux plus négliger l’importance de manger local.
J’ai appris que notre espérance de vie en bonne santé n’avait cessé de reculer, que 86% des décès en Europe étaient dûs à des maladies civilisationnelles et que 30% des cancers pourraient être évités si on mangeait mieux.
Alors, plutôt que « je mange donc je suis », je me suis dit « je suis ce que je mange ».
Ok, j’ai décidé de changer. Mais par où commencer dans l’immensité des informations et, surtout, des désinformations nutritionnelles ?
L’absurdité du nutriscore ? La mauvaise foi des lobbys alimentaires ? Les labels douteux ? Les pesticides, le thon rouge, le quinoa, le saumon d’écosse, les fraises d’Almeria, la pêche électrique, les élevages en batterie, la salmonelle, le glucose, le fructose, le dextrose…
Panique. Angoisse. Tachycardie. STOP !
Alors, depuis, j’ai pris ma décision… J’ai brûlé ma CB. Je boycotte les supermarchés. Et je pars vivre de permaculture et d’eau purifiée au charbon actif.
Soit ça… soit je file au MacDo.
Ce mois-ci, nous ne vous donnerons pas de conseils alimentaires ni de régime révolutionnaire. Mais, nous nous interrogerons sur notre rapport à la nourriture, sur nos émotions et nos enjeux.
Bon mois avec Le Caféminin !
Mélie Clement