Féminité & séduction

« On confond avec entêtement femme libre et femme facile, l’idée de facilité impliquant une absence de résistance et de contrôle, un manque, la négation même de la liberté. »

Simone de Beauvoir, Le Deuxième Sexe

Le splendide portrait d’Adèle Bloch-Bauer a été peint à Vienne par Gustav Klimt en 1907. Œuvre emblématique de l’Art Nouveau avec ses feuilles d’or lui donnant des airs d’icône, elle fut effectivement inspirée des mosaïques byzantines. Elle constitue à l’orée du 20e siècle un hommage à la fois moderne et sacré à la gloire de la féminité.

Adèle, surnommée « la Belle Juive » par ses contemporains, fut la jeune épouse d’un mécène de l’artiste. D’une beauté magnétique, la jeune femme que la perte de ses trois enfants avait meurtrie trouvait dans l’art sa lumière. Elle fut une des muses de Klimt, qui nous donne de contempler par son regard passionné cette femme à l’élégance sensuelle et au sulfureux mystère. Elle mourut à 42 ans, laissant inconsolable celui qui l’aimait.

Spolié par les nazis, le portrait fut l’objet d’une longue bataille juridique avant d’être enfin restitué aux descendants d’Adèle. Il est désormais exposé à la Neue Galerie à New York, où j’eus le privilège de l’admirer…: c’est une splendeur absolue, et une émotion très forte de se tenir face à elle !


🖌 pour en apprendre davantage sur la folle histoire du portrait d’Adèle, filez lire la chronique de Joséphine Bindé « Splendeurs et tourments de la ‘dame en or de Gustav Klimt » (revue Beaux-Arts de juin dernier).

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