
Je m’ose à cette question. Je la sais tellement intime mais toute femme a conscience de son importance.
Intime parce qu’elle évoque l’histoire de chacune, ses relations amoureuses, ses premiers émois mais aussi les conseils qu’elle a reçus tantôt de sa mère, prudente et réservée sur cette question délicate, tantôt de sa tante, résolument pour la liberté sexuelle et l’indépendance des femmes.
Intime aussi parce qu’elle parle de la santé. Chacune a conscience de ce qu’elle pressent bon pour elle, chacune essaie de se connaître, d’appréhender son cycle.
Éminemment intime parce qu’elle parle aussi de fertilité, et d’infertilité, et là, elle peut blesser. Elle dérange celle qui en jouit, elle questionne celle qui va devoir l’utiliser, mais elle jalouse aussi celle qui n’en aura jamais besoin.
Enfin, cette question vient ouvrir la porte à la sexualité. Elle vient questionner l’intensité, la fréquence, même l’existence d’une sexualité. Elle est donc d’une intimité folle.
Et, en même temps, répondre à cette question nous positionne publiquement. En effet, en tant que femme, nous devons nécessairement avoir un avis, quel que soit notre statut ou notre état de vie. Nous devons avoir réfléchi à la pilule, y avoir renoncé ou l’avoir choisie, qu’importe. Et, si nous ne savons pas répondre, les autres s’étonnent et y vont de leurs avis.
Car bio ou pas bio, naturelle ou hormonale, abstinente ou pas, la question de la contraception se pose toujours.
Souvent considérée comme une affaire de femmes, nous sommes convaincues qu’elle est une histoire de couple. Qu’il faut comprendre comment un homme et une femme tricotent ensemble leur relation à la sexualité, à la fertilité, et donc, à la contraception. Car sans fertilité, pas de contraception, sans sexualité, pas de contraception non plus.
Ce mois-ci, on se lance avec vous sur cette question de la contraception.
On essaie de comprendre ce qui la rend si personnelle et, en même temps, si universelle.
Osons nous demander ce qui influence notre regard, osons questionner notre liberté vis-à-vis d’elle. Et, surtout, écoutons et regardons ce qui nous, nous interpelle et ce dont nous, nous avons besoin.