« C’est vachement important de garder son indépendance, dans le couple. » Généralement, il y a deux types de réactions à cet énoncé.
L’enthousiasme : approbation, hochement de tête, clap-clap, évidemment. Ne pas se perdre, rester soi-même, garder sa liberté, bref un couple, ok, mais moderne hein.
L’indignation : récriminations, yeux au ciel, bien sûr que non. Tout donner, oublier son propre intérêt, offrir le meilleur de soi-même, accepter de se changer : s’aimer c’est ça, et un point c’est tout.
Pourtant, quel que soit son camp, chacun connaît le savant mélange de don, d’expression de ses besoins, de compromission et d’affirmation de soi que requiert la vie de couple.
« Indépendance : caractère de quelqu’un qui ne veut pas se sentir lié aux autres. » Aïe. Est-ce vraiment de cela dont il est question ?
Est-ce que ce qu’on ne recherche pas plutôt, dans son couple, l’autonomie de pouvoir agir non sans tenir compte de l’autre mais sans avoir à craindre son regard, son jugement ? La liberté de pouvoir être pleinement soi, tout en se sachant ainsi accueilli ?
« Confiance : sentiment de quelqu’un qui se fie entièrement à quelqu’un d’autre. » Sans contrôle et sans preuves.
Une fois passée la fusion des premiers mois, pour que le couple grandisse et respire, pour qu’il soit un lieu de liberté et de croissance, voire de folie, offrons-nous d’être confiants l’un en l’autre.
Cette échappée solitaire dont j’ai besoin, cette nouvelle passion exaspérante qu’il a, ce besoin qu’il exprime et que je ne comprends pas, cette envie que j’ai et qu’il ne partage pas : ne les laissons pas être des terrains d’indifférence, mais bien des occasions de confiance.
Pour que le couple soit ce lieu où je peux inlassablement devenir moi-même, non en dépit de l’autre mais grâce à l’autre.
Devenir moi-même grâce à l’autre.
