De colère, de femmes et de mères.

De colère, de femmes et de mères.

Sommes-nous égaux quand il s’agit d’être en colère ? De la colère des femmes, il semble qu’on ne parle pas souvent. Ou si mal.

Une femme a le devoir de la tempérance, au risque d’être facilement qualifiée d’hystérique ou incapable de maîtriser ses émotions.

Et que dire de la colère des mères ? La maternité, et l’éducation tout autant, est un monde empreint de douceur, de caresse, d’étreintes, de bienveillance et d’écoute. Où est passée la colère de la mère ?

Une chose est certaine pourtant. Cet élan naturel de l’Homme qui sert d’avertissement intérieur à la limite franchie, au territoire empiété, n’a pas disparu.

Alors dans quel endroit explose cette boule sans cesse gardée ? Par quelle fissure doucement s’écoule ce qu’on tait et qu’on retient ?

Le refus de montrer, le refus de parler de cette colère ne se retourne-t-il pas contre nous et, ce, dans les espaces les plus intimes et les plus privés de nos vies ?

Il faudrait pourtant distinguer deux types de colère. Une colère destructrice, dite d’imputation, qui se tourne invariablement vers l’autre pour le rendre responsable. La colère du colérique, impulsive, frustrée et agressive. Une colère mauvaise, en somme.

Et puis, à côté, une colère saine, bonne même. La colère d’implication. Une capacité à protester, s’opposer, s’insurger. Une colère qui marque les limites pour un parent ; refuse le mépris de l’autre ; empêche l’apathie qui sous-tend la tempérance à outrance.

Alors, à l’instar de Rousseau, pourrait-on affirmer « la femme naît naturellement en colère, c’est la société qui la rend bienveillante » ?

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