Cette mère des vacances d’été.


Suis-je la même mère sous le regard de mes parents ?

Même lorsqu’aucun mot n’est prononcé, il y a le poids de leur regard. Ou, plutôt, le poids du regard que j’imagine.

Pense-t-il que je gâte trop mes enfants ? Trouve-t-elle que je suis sévère ? Que pensent-ils de ma manière de faire ? De les éduquer ? De les élever ?

Croient-ils que je suis une bonne mère ?

Plus encore que sous l’œil des réseaux sociaux et de leurs mirages culpabilisants de mère parfaite, il est si difficile d’exister sous le regard de ceux qui ont été parents avant nous. Et de ceux qui constituent notre famille.

Nous redevenons cette enfant qui veut rendre fiers. Qui veut montrer qu’elle sait bien faire. Tout seule. Sans aide. Nous voulons réussir mieux. Ou tout aussi bien, au moins.

De sorte que nous ne montrons rien de tout cela. Mais, pour une journée ou un week-end, nous nous en accommodons.

Et puis, viennent les vacances d’été et leurs longs séjours en famille.

Nous ne sommes plus la mère des lundis d’octobre ou des jeudis d’avril. La mère de juillet s’épuise à ne rien faire dépasser. À plaire à maman et à belle-maman. À ne pas gêner la belle-sœur, le frère ou le cousin.

La mère d’août tente de vendre ses enfants sous leur meilleur jour à ceux qui ne les voient qu’une fois l’an. À se montrer ni dépassée ni fatiguée. Pour la grand-mère exigeante ou l’oncle toujours taquin.

Surtout, il faut gérer.

Combien de gestes posons-nous juste pour le regard des autres ? Combien d’exigences calquées sur nos enfants seulement pour bien faire ? Combien d’habitudes faussement retrouvées pour ne pas être jugées ?

Cet été, peut-être pouvons-nous décider que la mère de juillet sera égale au reste de l’année. Et de ficher la paix à la mère d’août.

Et tant pis si ce n’est pas parfait.
Tant pis si ça déplaît.

Septembre sera bien vite retrouvé.

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