Par Félix, prof de philo entouré d’amis précieux.

pour les héroïnes de la vraie vie
Par Félix, prof de philo entouré d’amis précieux.
Comment expliquer à mes amies que j’adore et qui sont loin que partager ma vie de façon virtuelle ça m’angoisse ? Que ma vie sur place me demande déjà toute mon énergie ?
L’amitié n’est qu’un maillon de notre éducation, de leur enfance. Mais l’on sait bien que ce maillon est fondamental. Mur porteur qui ouvre à une autre façon de vivre et de penser. Univers protégé qui permet l’intimité, les découvertes et aussi les erreurs.
Allégeons nos amitiés de leurs devoirs et de leurs culpabilités. Redonnons-leur la saveur du rire et des souvenirs. Rendons-leur leur légèreté, tout simplement !
N’est-ce pas le propre de l’amitié : recevoir, écouter, garder les confidences ? C’est d’ailleurs ainsi que nous mesurons la capacité de l’autre à être un(e) bon(ne) ami(e). « Elle, vraiment, je sais que je peux lui faire confiance ».
Combien d’amitiés ont compté et compteront ? Savent-elles, et savons-nous vraiment, la nuance qu’elles ont apportée à notre regard ? La coloration à notre âme ?
« On se dit tout », tout est dit sur l’intensité de l’amitié. Plus on en dit, plus on est amies. Tout y passe, le menu du petit déjeuner, l’odeur de la voisine du métro, l’étreinte amoureuse de la veille, le ras le bol des enfants, la condition féminine au 21ème siècle.
On a 10, 16 ou 20 ans. On se promet avec le cœur. « On élèvera nos enfants ensemble », « ils seront comme des cousins », « tu seras la marraine de mon 1er » !
La vérité a de multiples facettes. Est-elle l’union entre ce que je dis et ce qui est ? Entre ce que je dis et ce que je pense ? Ou, plus subtil encore, entre ce que je dis et ce que je ressens ?
Comment ménager de véritables espaces d’écoute et de disponibilité ? Comment préserver l’indispensable gratuité de l’amitié ? Comment cheminer côte à côte avec complicité et fidélité, mais aussi confiance et pudeur ? Comment construire et vivre de libres amitiés ?